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Les Habits des H'Mong Fleur
Evolution des habits des H’Mong Fleur
Les H'Mong Fleur au début du XXè siècle
L’un de mes grands plaisirs depuis que je suis au Vietnam, c’est de parcourir les marchés, et, particulièrement ceux des montagnes du nord, fréquentés par les différentes ethnies minoritaires revêtues de leurs plus beaux atours pour se rendre à la fête hebdomadaire qui illumine une semaine de rude de labeur.
Peu à peu, la vie de ces communautés sort d’une époque ancestrale et accède à des moyens que nous qualifierons de presque modernes. Ainsi, petit à petit, l’électricité arrive dans les villages les plus éloignés, et, avec elle, la télévision et le téléphone portable.
Alors, combien de temps vais je profiter avec les amis que j’y accompagne, du spectacle unique des vêtements polychromes des Lolo, Pa Then, Dao et H’Mong ?
Déjà, au petit marché de Quyet Tien, où mes copains du club des ancêtres H’Mong Blanc m’attendent toujours pour me faire subir le supplice chaleureux et décapant du ruou matinal, l’effervescence manque des couleurs d’il y a une dizaine d’année. A cette époque, je fus émerveillé du ballet et du chatoiement des chapeaux et robes rouge vif et noirs des filles Dao à tunique et des chapeaux en forme de cruche renversée et enrubannée des H’Mong Blanc. Dorénavant, les jeunes viennent draguer en jean, seules les vieilles portent encore l’habit traditionnel.
Sur la route de Cao Son (et non de Madi Son)
Mais, finalement, j’ai repris espoir en constatant que, dans beaucoup d’emplacements, le vêtement coutumier évoluait, mais tout en restant représentatif de chaque ethnie.
Au marché de Bac Ha, il y a 8 ans, les coloris des habits sont tous les mêmes
Chez les H’Mong, une jeune fille devait avoir des mollets robustes pour donner des garanties d'endurance pendant la marche en montagne, mais aussi et surtout des hanches larges qui facilitaient l’enfantement.
D’ailleurs, pour exprimer son intérêt, le garçon touchait les
fesses de la belle convoitée.. Avec une telle surface, il ne risquait pas de la rater !Aussi, les filles avaient adopté un costume dont la jupe exagérait l’impression d’un bassin prolifique de par la forme en cloche.
Cependant, les belles H'Mong semblaient porter un uniforme, charmant, certes, mais qui ne reflètait pas l'évolution d'esprits modernisés par la facilité des communications, aussi bien routières que télévisuelles.
Alors, la solution adoptée à travers le monde, pour avoir l'air bien de son temps, de ne pas avoir l'air de sortir de sa rizière, d'avoir juste fini de torcher le buffle*, c'est de revêtir l'uniforme quasi universel: Le jean et le tee shirt.
Dans la grande majorité des marchés du nord, c'est une autre solution qui est adoptée, pour l'instant.
La suite de cet article: des habits plus rock'n roll, les anciens juste bons comme épouvantail
(A suivre)
*NDLR: Torcher le buffle N'ayant jamais vécu dans l'intimité d'un buffle, je ne sais pas, finalement s'il aime se faire torcher. Alors que les milliers de mes lecteurs me pardonnent cette approximation.
C'était une excuse bien torchée, elle!
Tags : ethnies minoritaires, H'Mong, H'Mong Fleur, Bac Ha, marchés ethniques
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Commentaires
Bonsoir Jean-Pierre,
j'ai refait un tour dans ton superbe blog, fort bien documenté, bravo !
Erwin