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       Détection   au district de Song Lô           

     

                        Inquiétude de maman            

    Avions nous bien compris les conséquences de l’intégration du  Professeur Dao dans l’effectif  des Enfants d’En  Face France au Vietnam ?

    Pour nous, les « Vietnamiens », pas tout à fait. Son concours semblait nous  permettre  essentiellement de faire le lien entre notre logistique et les services hospitaliers de l’hôpital Tim de Hanoi.

    Mais c’était penser que ce chirurgien de renom, administrateur respecté, avocat  et mélomane se contenterait de jouer un rôle de roue de transmission, c’était aussi, peut-être, assez mal le juger.

    Nous avions eu un premier aperçu de sa détermination dans la province de Ninh Binh, mais dès que nous lui avons dit que EEFF souhaitait continuer son activité auprès des enfants malades, Dao a contacté le directeur des  services sanitaires de la Province de Vin Phuc et l’administration du district de Song Lô.

    Ensemble, ils ont organisé un rassemblement d’enfants malades dans la commune de Duc Bac, afin de faire un travail de prospection.

    Ainsi, au lieu d’attendre que l’on nous communique le cas d’enfants déjà répertoriés, c’est à un véritable travail de repérage en amont qui va être entrepris.

     

    Ainsi, Dao a organisé ce jour là un rassemblement d’une dizaine d’enfants dans le dispensaire de la commune et déjà vus par le médecin du lieu.

     

    Par contre, l’intervention fut beaucoup plus dure, car, comme nous le verrons, deux familles ont appris la gravité du mal de leur enfant ce jour là.

     

     On ne rit jamais si fort, si longtemps et si haut, que lorsqu'on veut cacher sa douleur. (Lao Tseu)

     

    Version occidentale :

    Comme disait Saint Laurent sur son gril : « Il faut savoir tirer le comique de chaque situation » (André Roussin)

     

    C’est pourquoi il est important que je vous conte la journée sur un mode plus plaisant que la simple relation médicale.

     

     

     

     

    Jeudi 7 mai 2014

     

    C’est un jour à ne pas mettre un Français dehors : 60ème  Anniversaire de Dien Bien Phu. (Pensez donc, il fêtent les défaites, ici !)

    6 heures, Ninh, conduit par l’ami Thanh vient me chercher avant de prendre Dao devant chez lui.

    D’emblée le Professeur nous explique que ses amis nous attendent pour prendre le petit-déjeuner à Vin Phuc.

    Vin Phuc est une province essentiellement agricole inconnue du tourisme, mais absolument magnifique, surtout en cette saison où les rizières aux épis déjà fournis offrent des dégradés de verts, où l’eau nécessaire à cette culture serpente dans les herbes,  jalonnée d’ouvrages piscicoles.

     

     

    Elle est le premier contrefort des montagnes du nord et le site balnéaire de Tam Dao, très prisé  des colons,  n’est pas très loin. Les conditions sanitaires ne sont pas bonnes. Officiellement, l’eau serait naturellement polluée d’un excès de fer, mais le Sous Directeur de la Santé m’avouera qu’encore aucune étude sérieuse n’a été diligentée pour expliquer que sur un échantillonnage de 5000 enfants de la province, 47 soient des malades cardiaques.

    La population est constituée de Kinh (Leur berceau, Phu To, capitale des rois Hung n’est pas loin) et de 25% de minorités ethniques : des Cao Lan, des San Diu et des Tay.

    Le district est peuplé de 98000 habitants parmi lesquels 8, 26 % sont répertoriés comme très pauvres.

                       

    C’est dans le chef lieu que Ban, le directeur du département de l’enfance de la province nous accueille avec ses adjointes Hang et Hue pour un petit-déjeuner local. Il est 7h 30 AM si, si !

     

     

                 Dao et Ban, directeur de la sauvegarde de l'enfance de Vinh Phuc

    Et c’est là que vous allez pouvoir toucher du doigt la dure réalité de la démarche humanitaire au Vietnam : Le petit déjeuner, ce n’est pas viennoiseries-pain-beurre-confiture-toasts-jus de fruits.

    Pour commencer, alcool de riz sans lequel vous pourrez repartir à Hanoi,  avec tous les déshonneurs dus à votre rang de malappris.

     

     

           Banh a dégainé la bouteille de riou. Ninh cache bien son enthousiasme

    Vous avez fait alors le plus facile, car arrivent les œufs de canne couvés issus d’une interruption de grossesse chez une poulette du coin. Vous aurez le verre de riou pour faire couler avant d’attaquer le sang de canard non coagulé et, quand même, la soupe de nouilles au poulet. J’avoue avoir un peu zappé la Mam Tom, sauce de crevette fermentée. A l’odeur on trouve que c’est comparable  au cadavre de putois, au goût, c’est dommage, j’aurais préféré le putois.

     

     

     

     

     

     

    Les oeufs couvés, on les couve des yeux                    Bols de sang de canard frais

     

     

     

    Quand même……………………UN   C A F E

     

     

     

     

    Après ça, je vous assure vous êtes prêt à sauver le planète juste avant d’attaquer les galaxies avoisinantes.

     

    Nous nous rendons alors au dispensaire de Duc Bac, non sans nous être arrêtés pour acheter des friandises aux enfants.

     

     

    Là une dizaine de familles nous attend. Le responsable et des adjoints, le médecin du lieu nous donnent un aperçu des différents cas, et Dao commence les visites, ausculte, diagnostique.

     

     

         Réunion préparatoire avec le directeur du dispensaire, et le médecin du centre

     

     

    Les mamans sont anxieuses, les enfants insouciants jouent, se taquinent.

     

     

     

     

     

     

     

     

    A la fin, Dao retient le cas de deux enfants dont l’état lui semble préoccupant et pour lequel il demande une visite à l’hôpital de Hanoi, le plus rapidement possible. Thuy et Huy ont 8 ans, mais manifestement, la maman et lui n’étaient pas préparés à cette nouvelle et ils s’effondrent un long moment.

     

    Hyen et Huy viennent d'apprendre

     

    Thuy et son père semblent simplement fatalistes, il sont habitués au malheur.

     

     

    Huy, jeune garçon de 8 ans et Thuy, 8 ans également vont devoir venir à Hanoi pour des examens plus approffondis.

    Un des critères d’intervention de Les Enfants d’En Face, c’est la pauvreté des familles qui ne permet pas d’engager des frais pour une hospitalisation.

    Nous allons alors visiter les deux familles.

    La famille de Huy vit dans une superbe maison neuve accolée à une demeure familiale qui traduit un niveau de vie élevé. Ils ont un des plus beaux autels des Ancêtres que je n’aie  jamais vu.

     

     

     

     

    Nous partons ensuite chez Thuy dont la maison est située au milieu des rizières dans un paysage somptueux. C’est la seule richesse que nous y verrons. La maison est petite, 5 personnes y vivent. Le père Hanh 29 ans, la mère Muoi, 32 ans, Thuy, sa sœur Huong 10 ans et son frère Linh, 6 ans. L’école est distante de 4 km.

    Ils cultivent 2 sao de terrain appartenant aux grands-parents. 2 sao, c’est déjà insuffisant pour 3 personnes. Aussi Hanh se loue lorsqu’il y a des chantiers.

     

     

     

    Huong , 10 ans, Thuy, Hanh et Muoi la maman. Linh, 6 ans est à l'école

    La maison de la famille

     

     

    Il ne nous restait plus qu’à rencontrer Dzu, le directeur de la santé de la Province, afin de faire un tour d’horizon concernant les actions de EEFF, l’état des établissements qui accueillent les enfants, et plus largement, l’évolution du tourisme dans ce territoire qui ne manque pas d’atoûts, mais qui souhaite garder ses tradititons et son authenticité.

     

     

                             Dzu porte un toast à Enfants d'En Face

     

     

     

    C’est au cours d’un repas auquel Dzu avait aussi convié ses proches collaborateurs que nous avons clôturé cette journée de détection et avec la promesse de notre nouvel ami, de favoriser nos actions, dont il nous remercia.

     

    La vie difficile du représentant d'Enfants d'En Face au Vietnam

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 10 Mai 2014 à 18:40

    Coucou Jean-Pierre... Rrrien qu'à te lire... j'ai l'estomac tout retourné ! L'oeuf couvé, j'ai donné, je sais ce que c'est mais au petit-déjeuner... On Bonne Mère, ça doit être quelque chose ! Je comprends mieux ton travail... Quant aux minots, ils ont de la chance de vous avoir... leurs sourires doivent certainement effacer tous les oeufs du monde ! Et toi, je trouve que tu as bien maigri !!! Tu n'es pas malade au moins !? Parce que là, je suis certaine que le petit bedon n'a pas besoin d'être peint ! Je te souhaite bien de la force et bien du courage aux enfants et familles. Bien le bonjour dans ton coin de monde. Mistouline.

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