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Sur les routes cachées
A parcourir à longueur d'année les routes les plus incertaines du pays, on ne peut échapper aux rencontres souriantes et hospitalières des habitants. Le touriste qui s'est laissé encarté dans les circuits habituels, ne peut se rendre compte du trésor que représente cette suite de rencontres, en dehors de tout intéressement. Nous mêmes qui avons perdu l'habitude de l'échange physique, constitué de saluts, poignées de main, accolades, sourires et rires, nous en réapprenons les vertus qui nous apparaissent soudain plus vivifiantes que le 3250 ème épisode de "Plus bête la vie" ou de parcours facebookés et googlesques.
Et parmi ces rencontres, restent gravés dans la mémoire des personnages charismatiques parmi lesquels les enfants sont légion, mais aussi des situations, des instants privilégiés. Certains mêmes refusent de disparaitre de notre mémoire sans que l'on sache bien pourquoi.
La photo est là pour faire partager ces moments, mais hélas, insuffisante pour révéler les ravages qu'ils laissent dans le coeur
C'est avec ce rire que nous a accueilli cette femme Ba Na qui nous a tout de suite fait les honneurs de sa paillotte d'un petit hameau des environs de Kon Tum. Aussitôt, la terrasse a été envahie d'enfants, de femmes, de vieux.
Celui-ci passait devant tout ce petit monde. Après un échange de sourires, il a fait demi tour et s'est invité à la fête. Nous sommes repassés le lendemain lui apporter la photo qu'il remettra à ses enfants qui la mettront sur l'Autel des Ancêtres après sa mort.
Nous sommes à Kon Tum, dans l'orphelinat derrière la superbe église en bois, et géré par des soeurs. Notre ami, Bruno y a une filleule. C'est l'établissement le mieux géré qu'il m'ait été donné de visiter. Rien ne semble manquer, vêtements , matériel informatique, éducatif, ménager. Il y a même un centre d'apprentissage où nous avons vu les ados fabriquer le pain de la communauté.
Rien de semble manquer aux enfants si ce n'est l'affection de parents.Cela se voit dans le regard de ces deux pensionnaires avec lesquelles nous avons chahuté un bon moment.
Encore des mines réjouies d'enfants qui ont eu la chance de naître dans cette génération. Car la région de cette ethnie, les Van Kieu a connu parmi les plus durs affrontements de la guerre: La bataille de Khé Sanh.
Changement de regard chez ces petits H'Mong Blanc d'un village proche de Dong Van. Evidemment pas d'eau courante, pas d'électricité et pas d'école après l'age de 10 ans, souvent pas d'école du tout.
Il en est de plus aisés. Leurs parents leur ont mis des vêtements modernes pour aller à la grande fête hebdomadaire: Le marché. Les mères, plus traditionnelles, ont revêtu les habits des H'Mong Blanc tandis que les pères célèbrent leur dieu alcool de maïs.
C'est le cas de celui-ci qui trouve que la route de retour vers son village est bien longue!
Invités à un mariage dans l'ethnie Dao à Lung Khau Nhin, nous avons rencontré cette enfant dont le charisme illuminait la réunion.
Près du collège de Lao Chai (Province de Lao Cai), les enfants doivent traverser le ruisseau qui descend du Fan Si Pan pour se rencontrer....L'eau n'est vraimant pas chaude.
Ce n'est pas le cas de l'eau de la mer Orientale à Nha Trang, et ces deux bonzillettes s'en donnent à coeur joie.
Ces petites H'Mong Fleur de Coc Ly, sont montées dans un arbre à notre approche, par crainte, mais elles n'ont pu résister à redescendre à notre rencontre les premiers "Hello" passés.
De jolis oiseaux dans ces arbres. C'est ici, près de Dien Bien Phu, une jeune Thai Noir qui cueille des longanes dans le costume traditionnel. La jupe longue de satin noir est caractéristique, le chignon planté droit indique qu'elle est mariée.
A propos de mariage, belle mise en scène sur un embarcadère d'une île près de Nha Trang, mais le marié aurait pu cirer ses chaussures.
La cérémonie de mariage se déroulera à la pagode, et ils trouveront sur les marches de l'escalier de l'entrée ces vieilles mendiantes.
Ce n'est pas une mendiante, mais la gardienne aux dents laquées d'une pagode située entre Bac Quanh et Ha Giang. Elle m'a prédit d'une manière péremptoire un événement important dans la vie du cartésien que je suis, et qui s'est avéré juste.
Le travail de longues années dans le rizières, l'eau à mi mollets réserve une vieillesse douloureuse. Est-ce du mimétisme, mais le chien semble, lui aussi, rhumatisant.
Dans la série: "Les vieux, faudrait tous les tuer à la naissance": Traditionnellement, on leur fait garder les buffles. Cette vieille étant encore alerte, elle fait labourer son animal. Mais la charrue mono-soc à l'atelage en bois est bien lourde.
Tirés à quatre épingles, les deux copains de Lung Cu partent au marché tenter de rencontrer de gentilles H'Mong. Sinon, ils reviendront les yeux brillants et le béret de travers, mais ce ne sera pas de l'émotion.
Nous sommes sur la DMZ, la zone de front de la guerre Américaine. On y retrouve des vétérans venus se remémorer les temps tragiques et rendre hommage aux compagnons disparus.
En pleine rue à Hoi An, on peut se faire épiler à la ficelle. Efficace mais un peu longuet.
Partis à vélo dans la campagne autour de Hué, Hien a crevé un pneu devant la masure de Nga, jolie étudiante qui nous a invité à boire de l'eau . Elle nous a raconté ses espoirs de réussite afin de sortir ses parents de leur condition misérable. Charme, humilité et grace.
En Aout 2012, j'avais écrit, sur ce blog, un article sur la Maison Folle de Dalat. Depuis, j'ai pu rencontrer Madame Hang Nga, fille d'un ancien Président du Vietnam et la conceptrice- architecte de cette maison qu'elle continue à développer. Ses plans ressemblent moins à des dessins techniques qu'à des bandes dessinées et j'ai été surpris qu'elle m'assure qu'elle ne s'était pas inspirée de Gaudi.
La maison de broderie XQ de Dalat est, en fait un véritable village où travaillent une centaine de brodeuses dont l'espace de travail est mis en scène selon le thème du tableau sur lequel elles travaillent. Je n'avais jamais vu plus minutieux dans le raffinement. Les temps passés sur chaque oeuvre sont faramineux, ils peuvent se chiffrer en années de labeur, les prix sont à la mesure.
Tags : H'Mong, Dalat, Kon Tum, Lao Cai, ethnies
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Commentaires
3PhicapDimanche 30 Juin 2013 à 19:13Cher Jean-Pierre, je vous remercie pour ce blog magique. Nous nous rendons au Vietnam la semaine prvochaine pour 5 semaines et j'espere arriver a faire un beau voyage plein de belles images et de belles rencontres ! si vous avez des conseils a nous donner je serais ravie. Merci encore.
Il me semble que le Vietnam et son peuple sont un peu tombé dans les oubliettes de l'Histoire - avec un grand H. Très intéressant à lire et regarder.
Erwin
1martinederoyanMardi 25 Juin 2013 à 18:19Sincèrement Jean-Pierre c'est magnifique!
Chaque photo est une histoire à elle seule.
Merci de nous faire partager ton talent..
Avec toute mon amitié
Martine
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Bonsoir,
je découvre votre blog et il est très intéréssant, bravo
Je vous souhaite une bonne continuation pour la suite et passez une bonne soirée :)
Amicalement,
Monsieur Aqua