• Maison communale

    La fête du village

    Maison communale

     

    Le Vietnamien, surtout le Tonkinois, vénère le village natal vers lequel, au moins une fois par an, il se dirige pour fêter le nouvel an lunaire, le Têt, afin d’accueillir ses aïeux qui reviennent pendant trois jours autour de la famille réunie au pied de l’Autel des ancêtres.

    Dans le mois qui suit, se tient la fête du qué, le véritable ciment de la communauté villageoise. Elle dure de trois à cinq jours et se décompose en deux parties : La cérémonie culturelle à la Maison communale et les réjouissances populaires.

    Pour ma part, j’en trouve une troisième, à cheval sur les motivations des deux précédentes, le diner de clan.

    Invité par l’ami Thuy à la fête du village de Kim Bai (Ha Dong), j’ai pu assister au déroulement d’une journée, celle de la Maison Communale.

    La Maison Communale (dinh) est dédiée au Génie Tutélaire (héros déifié). Si c’est un centre culturel, c’est aussi un centre administratif :

    « La loi du village prime sur celle du mandarin »

    Les réjouissances sont constituées de jeux traditionnels comme le tir à la corde, beaucoup sont destinés aux enfants (fléchettes, pêche, jeux de balles)

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          La cérémonie culturelle, à la Maison communale: Le rite est constitué de chants, danses et d’un cérémonial en costume traditionnel, au cours duquel les hommes vénérables du village portent des cierges à l’hôtel, comme autant de messages au héro et aux ancêtres. De nombreux dons sont faits, on consulte des officiants qui interrogent les divinités, leur adressent des demandes, des prières.

    Maison communale

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    Les Vietnamiens aiment les discours, en prononcent d’interminables et pour ce jour, c’est le

     Président de la commune (en fait du canton qui compte 15 villages) qui s’y colle, avec délectation semble t-il.

    Je ne me suis pas fait tout traduire, mais mes amis m’ont révélé la teneur d’un passage qui m’a vraiment surpris :

    Comme spécifié plus haut l’intervention se fait en l’honneur du héros mythique du village et des personnes historiquement importantes et méritantes.

    Et dans ce discours, l’orateur a remercié deux officiers Français, en poste ici, pendant la colonisation et qui permirent au village de se doter de digues et de canaux d’irrigation qui évitèrent la famine. On m’assura même, par la suite, qu’ils apprirent la balote aux villageois. En fait, la belote.

    A ce jour, je n’ai pu avoir plus de précisions, mais je dois y retourner,  rechercher le nom de ces deux bienfaiteurs. J’aimerais retrouver toute l’histoire et aussi leur famille, pour leur indiquer que l’on célèbre, annuellement, à leur insu, la mémoire de leurs aïeux, dans un petit village du Nord du Vietnam.

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    Maison communale

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    Il est, enfin, un cérémonial où je fus un acteur enthousiaste, c’est le repas qui suivit.

    Il se passait dans une maison très basique, celle de Thuy. Thuy n’a pas de fonction éminente, mais il est, généalogiquement, à l’intersection de clans. Aussi, sa tache est d’organiser le repas annuel, où vont se retouver les personnages importants de la famille : Le percepteur de Hanoi, un artiste peintre éminent, un professeur d’université, des dignitaires fonctionnaires ou privés, un chirurgien, etc…. Les tables sont composées minutieusement pour ne froisser personne, puisqu’il y a une table officielle d’une dizaine de participants, et d’autres, classées selon une hiérarchie matérielle, mais aussi spirituelle, puisque je suis à la table d’honneur en ma qualité d’ami étranger. Et chacun de venir trinquer avec les personnes qu’il souhaite absolument conserver dans son entourage. Pas de problème, je ne devrais pas me sentir seul cette année.

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    Invité d'honneur: Le ruou made in Kim Bai

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    Il va sans dire que se tissent surtout des liens qui permettront ensuite, de faire fonctionner un réseau d’amis intervenant à la moindre difficulté de la vie quotidienne sociale et professionnelle et constituant un lobbying très efficace.

     

    Maison communale

    Mon village possède une maison communale

    Et, devant elle, un puits où se mire la lune

    Un kapokier, tout près, se dresse vers le ciel,

    Un chemin sablonneux court devant son portique,

    Toutes les troisièmes lunes, l’arbre est rouge de fleurs,

    Que se partagent les oiseaux et les poissons

    Et les toits recourbés sur le fond de ciel clair

    Paraissent somnoler, les paupières mi-closes

    ( Chu Hong Quy, 1971)

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