• Le monocorde du Nha Qué 19

     

    La Rông des Hauts Plateaux du Centre

    De loin, en s’avançant, elle surgit comme un immense voilier, comme une hache qui défie les colères du ciel. La Rông est une immense chaumière sur pilotis. Elle est l’âme du village, le siège de toutes les activités de la communauté de l’ethnie Ba Na, fêtes, rites, réunions, etc….. Elle est érigée au point le plus haut du village. Tous les villageois ont participé à sa construction, la matériau en est le bois, recueilli dans les forêts avoisinantes. Mais ce bel ordonancement est menacé par la modernité, et les villageois préfèrent se cotiser pour payer un toit en tôle que de donner de leur temps pour couper les palmes et les monter. La province de Kon Tum tente de recenser ces bâtiments exceptionnels pour préserver leur mode de construction.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Des toits en palmes et ouvragés, escaliers en bois

    Escalier en béton et toit en tôles, la tradition galvaudée

     

    L’église de Kon Tum

    Mais les Ba Na, de même que les Sédang ont souvent été évangélisés et la magnifique église en bois de Kon Tum est toujours pleine pour l’office du dimanche.(Lors d’un trek dans la forêt qui longe la rivière Dak Bla, je me souviens avoir vu un fidèle qui rejoignait son village distant de 7 heures de marche de l’église…Et il y venait toujours suivre la messe dominicale)

    La construction a été achevée eu 1918. Ses 700m2 de superficie mélangent le site roman et celui des maisons sur pilotis Ba Na. Le clocher domine de ses 20 m de haut et les décorations sont en bois précieux. A l’intérieur, sur les côtés de l’autel, suspendus, une curiosité dans un sanctuaire chrétien, des signes animistes.

    Passez ensuite derrière le bâtiment et allez donc visiter un des orphelinats les mieux entretenus du Vietnam, d’ailleurs la gaieté des enfants en témoigne.

     

    Du pont Paul Doumer au pont Long Bien

    Du nom d’un ancien gouverneur de l’Indochine, Paul Doumer, il fut construit par la société Daydé et Pillé (absorbée, par la suite par le groupe Eiffel). Commencé en 1898, il fut terminé en 1902, nécessitant l’emploi de 40 ingénieurs Français et plus de 3000 ouvriers Vietnamiens.Sa portée est de 2290 m pour une hauteur de 13,5 m avec 19 travées. C’était, à l’époque, l’un des 4 plus grands ponts en acier, d’Asie.

    Il prit le nom de Long Bien (la « frontière du dragon ») après la fin de la colonisation.

    Les anciens (et les jeunes dont je fais partie) se souviennent, que, pendant la guerre américaine l’ORTF diffusait l’image fixe du pont pendant les reportages sur l’armée du Nord-Vietnam. Il fut continuellement bombardé pendant cette guerre, mais jamais définitivement abattu.

    La voie centrale sert au passage du train, tandis que les deux voies latérales étroites sont réservées aux piétons et motos.

    Ce que les Américains n’ont pas réussi, le temps est en train de le faire. Dans le train qui va ou revient de Lao Cai, les compartiments voient leur cheminement cahoter, vibrer, onduler au passage sur l'ouvrage. Les spécialistes conseillent d’en construire un autre, mais les Vietnamiens ne veulent pas que l’emblême de leur capitale, voire du pays, soit détruit. La décision va être prise prochainement, mais une autre pont ferroviaire devrait être bâti, tandis que Long Bien serait transformé en musée. En attendant, j’aime me promener dessus, surplombant le marché de gros et le Fleuve Rouge.

     

     Cette photo, au-dessus de Hanoi, prise de l'avion de mon père en 1956, montre, en arrière plan, le pont Paul Doumer, encore intact. Au centre, la Tour de la Tortue sur le lac Hoan Kiem

     

    Destinations préférées en Asie

    Tripadvisor classe seconde, après Pékin, la ville de Hanoi, parmi les plus prisées des touristes. Ho Chi Minh est 9ème et Hoi An 14ème

    D’après elle, Hanoi sait préserver son cadre naturel de verdure et ses monuments historiques . Elle devrait accueillir cette année 3 000 000 de visiteurs

    C’est le même nombre de touristes qu’hébergera Ho Chi Minh, préférée pour son animation nocture………Booooffffff !!!!!

    Plus évident, le charme de Hoi An, ancien port du XVème siècle bien préservé, bénéficie aussi de la proximité de la mer, de ses animations, en particulier de sa «nuit des lampions.

     

    Le charme de Hoi An...........

    ...........Et son célèbre pont Japonais

    Parmi les 100 meilleurs hôtels du monde

    Le Sofitel Métropole de Hanoi, vient de décrocher le célèbre prix "Fodor’s 100 hôtels Awards". C’est le seul au Vietnam, et ceci, devant 500 concurents dans le monde.

    L’hôtel, construit en 1901, est considéré comme un monument historique.

    Les 2 tractions Citroën, à droite, affichent le caractère historique

     

    Les Ca Dao

    Le Cao Dao est une sorte de poème-chanson. Il reflète les joies et les peines, les travaux du nha qué (non, ce n’est pas une injure, pas plus que le mot « paysan » en Français.)

    Le paysan et le buffle

     

    Buffle, je te dis ceci !

    Vas dans la rizière, buffle, et laboure pour moi !

    Nous labourons, nous repiquons suivant la tradition de notre vie paysanne

    Ni moi, ni toi, buffle, n’épargnons notre peine

    Tant que les plants de riz donneront des épis,

    Il y aura toujours des brins d’herbe dans les champs

    Pour que tu les manges, buffle

     

     

    Grâce au ciel, la pluie et le soleil sont venus à temps

    Ici on herse à sec,là bas on arrose les rizières inondées.

    Nous n’aurons pas à plaidre longtemps nos peines

    Aujourd’hui, l’eau argentée, demain, le riz d’or

    Ne laissons pas les rizières en friche,

    Autant de pouces de terre, autant de pouces d’or

     

     

    Arroser les légumes

    Maman, prétez moi le seau de bambou tressé,

    Je vais chercher l’eau pour arroser les légumes

    L’horizon, déjà, rosit légèrement,

    Les légumes plantés attendent l’eau depuis minuit

    J’arrose pour que les liserons d’eau soient frais

    Pour que l’ail et l’oignon poussent vers le ciel

    J’arrose pour que gonflent les bulbes

    Un merle perché sur une haie de bambou

    Me regarde arroser et me salue de ses trilles.

    Là bas, l’aigrette et la sigogne

    Pointent leur tête derrière la diguette pour me voir.

    Monsieur le ciel, ne donnez pas trop de chaleur,

    Mes légumes sont fatigués et s’étioleraient

    Et comme j’aime mon potager,

    J’aime aussi le seau de bambou tressé.

     

    Masculinisation des Vietnamiens

    Le sex ratio était de 104 à 106 en faveur des filles, il y a quelques décennies.En 2013, il était de 113,8 garçons pour 100 filles contre 106 garçons pour 100 filles en 2000.

    Bien sûr, cette disproportion est due à une sélection prénatale à partir du développement de l’écographie, et l’on peut voir des cabinets d’écographie afficher en façade des photos en couleur de phoetus plus nettes que des photos de communiants occidentaux. Un avortement sélectif très répandu bien qu’interdit, nécessitée culturelle d’avoir un garçon pour assurer la lignée.

     

    Les tunnels de Vinh Môc

    Lê Xuân Vy a 85 ans et il se souvient de la construction du tunnel de Vinh Môc qui a duré 18 mois

    Les travaux ont débuté en 1966, afin de protéger le village de Hai An, près du front au 17ème parallèle, des bombardements américains .(de 1965 à 1972, les USA ont déversé 500 000 tonnes de bombes sur ce district, soit 7 tonnes par habitant.

    Ils s'étageaient sur 3 niveaux, avec 6 ouvertures

    Niveau1 : 8 à 10m sous terre : Combat et abris temporaires

    Niveau 2 : 12 à 15m : pour les villageois

    Niveau 3 : à 30m sous terre : stockage

    Le tunnel disposait de 6 salles : Réunion, casemate, infirmerie, toilettes, puits, maternité (de 1965 à 72, 17 bébés y sont nés)

    Le long du tunnel principal (2 km), il y avait des compartiments pour des familles de 3-4 personnes. 

    C'était une vraie ville souterraine où la vie continuait dans des goulots étroits, humides, opressants. Pour y avoir circulé dedans, mais moins d'une heure, je ne puis imaginer comment ces gens ont pu y vivre continuellement sous le feu et le vacarme des bombardements.

     

     

    Communauté Européenne et logements chez l’habitant

    Grâce à des fonds de la Communauté Européenne, le Vietnam aide les ethnies minoritaires à recevoir des touristes chez l’habitant.

    Nous avons ainsi découvert des aménagments chez des Lolo, H’Mong, Dao ou Nung. Si l’habitat reste dans son authenticité, des sanitaires ont été construits, avec lavabos, wc à l’occidentale et douche. Pour l’accueil surtout, ne rien toucher, la convivialité étant dans la culture.

    En des temps où la notion de tourisme utile est recherchée, ce sont des solutions qui apporteront un peu de bien-être dans des villages aux conditions de vie sommaires.

    J’espère que des « négriers » n’en profiteront pas, comme certains, pour exploiter ces gens tout en facturant à leurs clients des tarifs prohibitifs. (Malheureusement, ce sont souvent des expariés.)

     

    L'accueil des Dao à tunique

     

    Bus couchettes

    Le bus-couchettes  est neuf, propre, mais le centre de gravité est hauC

    La préoccupation de beaucoup de visiteurs, jeunes, surtout, est de minimiser le coût des moyens de transport qui est le poste le plus lourd d’un devis de voyage.

    Pour cela, dans un pays où le permis de conduire international auto ou moto, n’est pas reconnu, les transports en commun sont une possibilité intéressante.

     

    Mais comme les jonques « de routard » dans la Baie d’Halong, les moins chères de ces solutions peuvent être dangereuses.

    Ainsi, les bus-couchettes à deux étages, instables font l’objet d’une menace d’interdiction du Ministère des Transports Vietnamien.

    Des menaces qui se précisent après l’accident d’un car-couchette, sur la route de Sapa et qui a fait 12 morts et 41 blessés (soit, un total minimum de 63 passagers, très au-dessus des capacités autorisées)

    En 2013, 90% des accidents ont impliqué des bus-couchettes, et dans 30% des cas, sur des routes de montagne.

    Alors, la solution, le bus public ? Moins de possibilité d’accident car un seul étage ; mais aussi surchargé et encore plus rock’n roll, chauffeur occupé à faire la course avec son concurent et assistant cherchant à entasser les passagers avec valises et cages à poules.

    Le train ? eh bien, moi, le TGV (train à grandes vibrations), j’aime bien. C’est un petit pan de la vie au Vietnam, et en toute sécurité....ou presque!

     

     

    Mieux vaut essuyer la larme du paysan, que d'obtenir cent sourires du ministre. 

     

     

    « Un moment de bonheurLes catholiques au Vietnam »

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