Ouf! enfin!

Il ne suffit pas de collecter des dons, il faut aussi s'assurer de leur bon emploi.

Une de nos premières  inquiétudes était de savoir sur quel terrain on allait construire la maison de Thoa et de son fils. Certes, la grand-mère avait un lopin qu'elle donnait à sa fille, mais il fallait s'assurer qu'aucun autre membre de la famille ne vienne revendiquer la maison, une fois construite.

Les Enfants d'En Face  ont donc demandé que la donation soit faite officiellement par acte  notarié, ce qui a été fait, aujourd'hui.

Ainsi les travaux vont commencer. La Caisse Sociale de Vinh Phuc a demandé à la commune de contrôler les travaux. 70% du montant va être remis, le reste est gardé comme garantie de bon achèvement.

La semaine prochaine, Michèle Potée la Présidente de Ecole Pour Tous Vietnam se rendra sur place, et nous avons bon espoir qu'elle puisse financer le mobilier.

Les deux associations oeuvrent en faveur des enfants, pour améliorer leur cadre de vie, aussi avons nous demandé qu'une pièce soit réservée à Huy pour favoriser la suite de ses études. Malgré des conditions pour le moins difficiles, il travaille bien et nous allons pouvoir l'aider à poursuivre ses études aussi loin qu'il en aura les capacités.

                                                           (A suivre)

La saison du lotus est terminée au Vietnam, même si les feuilles tentent de faire oublier les fleurs dans leur lente agonie.

Sen tàn cúc lại nở hoa

Sầu dài ngày ngắn, đông đà sang xuân

Les lotus se fanaient, les chrysantèmes  commencent à fleurir

La tristesse   était longue, les jours courts. De l'hiver on passa au printemps

                                                                                     Kieu    (Nguyen Du  XVIIIs)

le 17 novembre 2000. le President Clinton cita ces deux vers  du "Kieu", lors de sa visite au Vietnam

Des kilomètres de plages ensoleillées, occupées par des pêcheurs côtiers et des vendeurs de fruits de mer. Le bonheur de fouler le sable durci à marée basse, à la rencontre de personnages authentiques dans leur simplicité et leur bonne humeur, ravis de voir la journée agrémentée par la présence d’occidentaux qui s’intéressent à eux, sous les couleurs chaudes  d’une  aurore  avancée.

Ce soir, à la fraîche toute relative, apparaîtront quelques baigneurs locaux avant  que les professionnels ne refassent leur apparition afin de gréer leurs  esquifs précaires, pour une nuit de labeur.

May vient juste de s’échouer. Il est parti à deux heures du matin.

La femme est venue chercher le produit de la nuit : Quelques poissons, des petits crabes qu'elle trie sur la plage et  qu’elle va aller vendre au marché local de Quynh Long.

Lui, il est resté dans sa barque à démêler et ravauder ses filets.

Ils sont pêcheurs de père en fils. Une nuit, ils ont fait naufrage. Son frère et lui savaient bien nager, mais le père a été pris par la mer.

Ses enfants ne seront pas pêcheurs, l’un d’eux travaille dans un bureau à Vinh. Eh oui, le métier ne parait beau et romantique qu’à la condition d’être touriste.

Lui, seul, battu des flots qui toujours se reforment, 
Il s'en va dans l'abîme et s'en va dans la nuit. 
Dur labeur ! tout est noir, tout est froid ; rien ne luit. 
Dans les brisants, parmi les lames en démence, 
L'endroit bon à la pêche, et, sur la mer immense, 
Le lieu mobile, obscur, capricieux, changeant, 
Où se plaît le poisson aux nageoires d'argent, 
Ce n'est qu'un point ; c'est grand deux fois comme la chambre. 
Or, la nuit, dans l'ondée et la brume, en décembre, 
Pour rencontrer ce point sur le désert mouvant, 
Comme il faut calculer la marée et le vent ! 
Comme il faut combiner sûrement les manoeuvres !
Les flots le long du bord glissent, vertes couleuvres ;
Le gouffre roule et tord ses plis démesurés, 
Et fait râler d'horreur les agrès effarés. 
Lui, songe à sa Jeannie au sein des mers glacées, 
Et Jeannie en pleurant l'appelle ; et leurs pensées 
Se croisent dans la nuit, divins oiseaux du coeur.…..

                                                                           Les pauvres gens (Victor Hugo)

Rencontre de charme au marché de Cau Giat. Elle a traversé les guerres successives dans une des régions les plus pauvres du Vietnam, Nghé An.

A 85 ans, elle vient encore vendre des balais de paille de riz et on la sent résignée a subir encore.

      Un parrain à Vinh Phuc

La particularité de Ecole Pour Tous Vietnam est de proposer des parrainages avec des enfants , dans une situation misérable, conscient qu’un enfant dont la famille ne dispose que d’une seule pièce et souvent un seul lit, ne peut pas avoir les meilleures conditions de réussite scolaire.

L’apport de cette aide aussi bien matérielle que morale est énorme, bien au-delà de ce que nos amis éloignés peuvent imaginer.

Le parrain ou marraine verse 20 euros par mois, pour avoir le bonheur de savoir que, sur place, ils transforment la vie d’un filleul qui commence à penser que le sort ne s’acharnera pas éternellement contre eux. Des enfants, qui, bien souvent, malgré des conditions épouvantables, ont de bons, voire très bons résultats.

Mais quel bonheur partagé, lorsque le parrain désire rencontrer son filleul.

Patrick est le parrain de Son et a décidé de venir rendre visite à son filleul

En cadeau, il  a apporté l’équipement complet (short, casquette et maillot) du Réal Madrid, le club favori de son filleul

Une surprise attendait Patrick, qui fêtait ce jour là son anniversaire, et la Caisse Sociale de Vinh Phuc avait préparé un gateau qui fut servi au cours du repas familial servi chez la grand-mère.

Lien, notre amie de la Caisse Sociale de Vinh Phuc sert le gateau avec Son

Mémé a aimé 

 Son a un petit frère qui n'a pas encore de parrain. Espiègle, gai, il nous a accueilli de rires incessants, communique avec nous par le regard, bref, absolument adorable. Aussi, lorsque Son demande pourquoi, lui, il n'a pas de parrain Patrick décide et annonce qu'il va  prendre aussi Trong sous sa coupe.

La réaction est surprenante, preuve que cette opération est plus importante pour eux que nous le pensons, l'enfant  se réfugie dans les bras de son père, et les deux fondent en larmes.

Au passage, nous avons trouvé que l'apparence physique du papa s'était bien dégradée en quelques mois.

Mais nous sommes restés dans cette ambiance d'un fête somptueuse dans sa simplicité auprès d'une famille qui s'efforça de cacher ses souffrances de tous les jours. Bien au contraire, Patrick fut submergé de sourires d'attentions, et j'ai bien cru qu'il allait vouloir parrainer la tatie et même la grand-mère........Allez, Patrick, on se calme.

"Il n'est de meilleurs amis qui ne se quittent" On se reverra, promis, on s'écrit et cette journée, de toutes façons restera gravée dans leur mémoire, a chacun.

Hen Gap Lai et merci a la Caisse Sociale de Vinh Phuc et à Ninh de Jasmin Tonkin Travel pour l'organisation de cette visite exceptionnelle.