Un peu plus de deux heures pour aller de Tra Vinh à Can Tho, et nous voila au petit embarcadère ou nous attend notre logeur avec une barque, car sa maison est perdue le long d'un petit arroyo.

On charge les bagages et on s'enfile dans le dédale des petits bras du Mekong. Végétation envahissante qui nous encercle, la navigation dure une demi heure.

Nous arrivons à la maison ou notre hôte nous accueille. Splendide et incongru tant le bâtiment cossu dénote d e son environnement verdoyant.

Les chambres et leurs salles de bains sont vastes, bien équipées, on nous sert le thé dans le  grand salon commun . Sur le toit, la terrasse nous permettra de prendre le petit déjeuner en surplombant la végétation.

L'environnement invite a la balade, a velo, a pied ou en sampan

De plus en plus de ponts ont permis un meilleur ravitaillement de la population, ce qui explique que les marchés flottants disparaissent ou sont de moins en moins fréquentés. Par bonheur, nous sommes à proximité de deux d'entr'eux qui subsistent. Il suffit de se lever de bonne heure car leur activité cesse en milieu de matinée.

On se faufile entre les barques des vendeurs, on achète son café à  la marchande ou on se délecte d'une soupe préparée sur le sampan, les embarcations s'entrechoquent, trainant un mat qui indique le produit vendu à  bord.

Et retour en visitant des vergers

Les Pommes de Lait, juteuses et délicieuses

Continuons donc notre périple chez les Khmer, rouges, mais uniquement de confusion.

Première étape, le marché. Son originalité, c'est la réaction des marchands, pas habitués aux touristes en général et aux occidentaux en particulier. Beaucoup de poissonnerie au milieu de produits maraichers, c''est frais, appétissant et présenté avec enthousiasme et humour.

Nous allons quitter l'urbanisation pour la campagne, à  vélo, pour certains, à  moto pour les moins courageux.

La maison de Vy est au milieu de la foret et nous allons la rejoindre par le chemin des cocotiers, en longeant rizières, canaux et vergers.

La culture du cacao se développe au Vietnam et des Francais produisent un excellent chocolat haut de gamme.

Champ de piments

Cette partie du Delta du Mékong est, à ce point, un pays Khmer qu'il est toujours à l'heure actuelle, revendiqué par le Cambodge pour qui cette région de  "Palmiers à  Sucre" est la preuve qu'elle est leur propriété, comme si les vignes  suffisaient à la France pour revendiquer Dalat!

Nous partons donc chez les Khmer, avec leur culture et leurs pagodes du "Petit Véhicule",

leurs écarlates et ors , leurs bonzes bronzés.

C'est l'ethnie de Vy qui nous a accueilli avec ses parents, avec enthousiasme, dans un logement simple mais confortable. 

C''est avec elle, à  vélo ou moto, que nous découvrons Tra Vinh, et, tout d'abord le musée  Khmer:

Sans grandes prétentions, il présente les instruments et ustensiles utilisés, les costumes d'apparat et les spectacles célèbres comme les opéras Robam et Duke ou figurent princesses, reines, Hanuman le singe.

Le "Mao" (chapeau) et les masques sont une partie très importante des costumes utilisés pendant ces représentations, ainsi que des instruments de musique très particuliers.

Pour les masques on fabrique des moules en plâtre, puis 12 couches de tissu et papier. Couleurs et motifs doivent respecter des règles très strictes

Au hameau de Ba Be Sa, les artisans font, en plus des masques,  les instruments de musique, xylophones, tambourins, violons,etc......Tout est fait à la main selon des règles immuables.

Fabrication de xylophones

Séchage des peaux

Les pagodes semblent venues du Cambodge , du Laos ou de la Thaïlande voisins, autres pratiquants du Bouddhisme du "Petit Véhicule"

Sur le tableau noir de l'école bouddhique, la traduction de nos prénoms en Khmer....J'aurais, sans doute fait une faute d'orthographe

Et nous reprenons nos destriers pour aller voir la maison d'un collaborateur des colons, construite selon des plans Chinois avec des éléments de l'architecture néoclassique. Elle n''est pas très bien entretenue, mais ça la rend plus émouvante, je trouve.

Et nous reprenons la route vers le marché suivi d' une balade dans les rizières. A voir dans le prochain article.......................................................................................

(à suivre)

Le Vietnam est un pays prodigieux pour le tourisme et ça commence à se savoir. Alors, pour pouvoir faire profiter de l'authenticité de la culture, des échanges avec des habitants aussi accueillants et d'espaces naturels a peu près vierges, il est nécessaire de toujours explorer de nouveaux itinéraires alors que la fréquentation touristique au Vietnam a fait un bond de 30% en 2017 et que des sites comme Sapa, Nha Trang, Mui Ne, sont transformés pour accueillir une nouvelle clientèle  asiatique plus grégaire et moins attirée par l'aventure. 

Nous avons quitté, donc, les brumes de début d'année de Hanoi, pour aller sous un ciel plus clair, dans le delta du Mékong, nature exceptionnelle, mais ou le touriste pullule. La ramification du fleuve en petits arroyos, crée des labyrinthes, ou nous devrions trouver des écrins de sérénité verdoyante.

Première étape, Ben Tre. My Tho, trop près de Saigon, on évite, c'est le réceptacle favori de tous les tour opérateurs.

Ben Tre, c'est le pays des cocotiers. Appelés "longs cheveux" par les autochtones, ils sont la mangrove qui retient les rives du fleuve. On boit leur lait, on en fait de bonbons, les keo dua, mais de la coque, on en fait aussi des cordes, des tapis. Le charbon de noix de coco parfume de succulentes grillades de crevettes et poissons.....et ce boulet fournit une huile utilisée pour les massages.

Elle garde le the au chaud

Massages que pourra nous dispenser notre hôtesse qui va nous recevoir dans sa maison noyée dans la végétation, sous les cocotiers et au milieu d'une collection de bonzai.

Et on en profite pour aller se balader, à pied ou à vélo à la découverte des environs.......

Contact avec les habitants: Mr Sau, du haut de son cocotier, nous invite a entrer chez lui. Ancien mécano de l'US Air Force, il a transformé sa maison en musée.

Balade aussi sur les canaux, navigation de visite des vergers

On terminera la journée par un combat de coqs (non armés), par un cours de cuisine , par un spectacle de Don Ca Tai Tu, chants inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. 

Tours de pont

Nuances Brumeuses a Ninh Binh

Les Enfants d'En Face étaient prêts depuis longtemps, mais la Caisse Sociale de Vinh Phuc nous a fait attendre le début des travaux de la cinquième maison. Financés par nos ONG, ils ont commencé le 26 décembre, cadeau de Noël pour Hoa et Nhai.

Une fois encore Ecole Pour Tous Vietnam offrira le mobilier neuf.

La fin de l'année civile est l'occasion dans les administrations Vietnamiennes de chambardements et de bilans qui ont monopolisé le temps de nos amis de la Caisse Sociale.

Ainsi, Monsieur Vinh, le directeur, a été remplacé par Bui Ming Tuan qui nous a chaleureusement accueillis, Ninh de Jasmin Tonkin Travel et moi, avant de nous accompagner et de finir les présentations autour d'une fondue Vietnamienne.

Mr Tuan, directeur de la Caisse Sociale de la Province de Vin Phuc

Souvenez-vous,  lors de la visite du Président d' Enfants d'En Face France, nous avions fait connaissance avec cette famille dont le père, Tan, était handicapé mental  et dans laquelle, seule, la mère, Hué faisait des petits boulots pour alimenter tant bien que mal, deux petites filles, Hoa et Nhai. Ils logeaient dans une masure insalubre.

Comme toujours pour la cérémonie des débuts des travaux, les autorités sont présentes, la télévision de la province, journaliste et cameraman ainsi que famille, amis et voisins. 

La table des "officiels"

Le discours de monsieur Tuan était plus destiné a notre attention, relatant l'historique de la collaboration de Enfants d'En Face, Ecole Pour Tous, Fondation Abbé Pierre et Jasmin Tonkin Travel,  il était construit en forme de gratitude a l'attention des membres de ces associations. Nous avons, au passage,  apprécié le travail d'information auprès de lui, de nos amies, Huyen, Lien et de leurs collègues.

On sait bien que les Vietnamiens n'aiment pas être en reste, et le District a aussi remis une enveloppe a Hoa 

Gros moment d'émotion lorsque le Grand Oncle, opérant en chef de clan, fit un discours, expliquant que l'éventualité que cette famille sorte de sa masure pour un logis neuf, était complétement inespéré. Ses petites nièces avaient les larmes aux yeux, et nombre d'invités aussi.

Premiers coups de pelles au-dessus des piliers érigés pour soutenir la maison sur un terrain qui est un ancien lac.

Comme d'habitude, il a été demandé aux voisins de donner de leur temps pour aider a la construction.

Hué, maman courageuse

L'oncle, Hoa, l'ainée des filles, Hué, la mère, Nhai la cadette, la grand-mère, Tan, le père, qui a du mal a tout comprendre , et la tante.